Être indépendant financièrement, ça veut dire quoi ?

L’indépendance ou la liberté financière est un concept qui est en train de se populariser sur Internet. Si traditionnellement cela voulait dire ne pas dépendre de ses parents ou (surtout pour les femmes) de leur partenaire, aujourd’hui le terme prend un sens nouveau. Il signifie ne pas passer sa vie à la gagner ; autrement dit, ne pas dépendre d’un boulot qui vous prend le plus clair de vos énergies et de votre temps, mais être en mesure de vivre comme vous l’entendez.

Quand puis-je considérer que j’ai atteint l’indépendance financière ?

Il y a plusieurs définitions possibles. La plus courante consiste à dire que vous n’avez plus besoin de travailler pour vivre :  vous avez atteint l’indépendance financière lorsque vos revenus restent stables et suffisants sans que vous fassiez quoi que ce soit. Pour cela, vous avez besoin de générer des revenus passifs, c’est à dire des sources de richesse qui, une fois mises en place, fonctionnent sans intervention de votre part. Exemple : vous possédez un appartement et vous le louez, ce qui vous rapporte plusieurs centaines d’euros par mois.

Pour atteindre l’indépendance financière, le montant de vos revenus passifs doit être supérieur ou égal à vos dépenses : à partir de ce moment-là, vous pouvez consacrer tout votre temps à ce qui vous fait plaisir. Belle perspective, non ?

Oui, mais…

En fait, cette définition pose quelques problèmes. D’abord, la plupart des sources de revenus passifs demandent un investissement important (en argent ou en travail) au départ. Et puis, aucune source de revenus ne fonctionne entièrement par elle-même, il faut toujours un petit peu de travail de maintenance. Dans notre exemple, il vous faudrait d’abord avoir acheté et fini de payer votre appartement (en plus de votre habitation principale) avant qu’il ne commence à produire un bénéfice net. Et la location d’un appartement requiert un peu de paperasse, chercher d’autres personnes quand vos locataires partent, effectuer l’entretien et les réparations nécessaires, surveiller qu’il n’y ait pas de dégâts…

Enfin, il y a une différence entre le montant dont vous avez besoin pour subsister et celui qui vous est nécessaire pour mener la vie de vos rêves. Si vous avez envie de passer votre temps à voyager, vous dépenserez plus qu’en restant sagement chez vous ; si vous vous lancez dans un grand projet, vous aurez également besoin de ressources supplémentaires.

Est-ce à dire que c’est utopique ? Non.

En fait, est-ce que vous voulez passer votre vie à ne rien faire ? Probablement pas. En réalité, ce qui dérange la plupart des gens n’est pas l’activité, mais les contraintes : faire un travail qui ne vous plaît pas et surtout ne pas pouvoir faire ce qui vous plaît, pour des raisons financières.

C’est pourquoi je pense que la vraie liberté financière, ce n’est pas le fait d’avoir des revenus passifs, mais le fait de consacrer le minimum de temps à faire des tâches qui vous déplaisent. Car le seul capital véritable dont vous disposez, qui est vraiment à vous, c’est le temps de votre vie. Et votre but, c’est de passer ce temps à faire ce que vous voulez. Plus vous passez de temps à faire des activités qui vous plaisent, et moins vous en consacrez à faire des choses qui vous déplaisent, plus vous êtes épanoui(e). Et c’est ça qui compte, non ?

Si vous pouvez créer des revenus passifs en vous éclatant, c’est génial. Mais sinon, ce n’est pas grave. Plutôt que de passer dix ans de votre vie à trimer pour acheter un appartement à louer, pourquoi ne pas les passer à travailler dans quelque chose qui vous plaît, à mi-temps car vous n’aurez pas de crédit à payer, et voyager le reste du temps ?

Quelques sources de revenus passifs

– Location d’appartements, de bureaux ou de places de garage.
– Revenus boursiers/bancaires (actions et obligations, placements, intérêts).
– Création ou reprise d’une entreprise que vous faites diriger par quelqu’un d’autre, et dont vous percevez les bénéfices (Internet a multiplié les possibilités de créations de business).
– Production d’œuvres artistiques ou inventions scientifiques pour lesquelles vous percevez des droits d’auteur indéfiniment (en tout cas tant qu’elles continuent à se vendre). Dans le même ordre d’idée, vous pouvez percevoir des revenus pour les publicités affichées sur votre blog ou site Internet.
– Revenus à effet de levier : vous devenez « partenaire » d’une entreprise (c’est-à-dire que vous diffusez ses produits) et vous percevez une commission non seulement sur vos ventes, mais sur celles de chaque nouvelle personne que vous faites entrer dans l’équipe. Plein de sites sur Internet proposent ce genre de business.
– Aides publiques ou privées : chômage, CAF, mais aussi bourses de recherche scientifique, subventions pour un projet… tout ce que vous avez à faire est de décrocher l’aide en question, et vous serez payé(e) pour exécuter le projet de vos rêves !

Enfin, il convient de signaler que certains pays envisagent de mettre en place une allocation universelle pour l’ensemble de la population : elle permettrait la subsistance et serait allouée de la naissance jusqu’à la mort, sans condition de ressources. Le but ? La liberté financière pour tout le monde ! (vivement que ça arrive).

Pour conclure, n’oubliez pas que la liberté financière implique une responsabilité éthique : vous êtes en train de recevoir de l’argent sans que l’on vous demande quoi que ce soit, à vous d’utiliser votre liberté de manière qui soit bénéfique non seulement pour vous mais pour les autres… la tentation de profiter égoïstement est humaine, mais moins un système comporte de parasites, plus il fonctionne efficacement pour tout le monde !

Nerey Camille

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